Student at Diamond Jubilee Middle School, Gich, Gilgit-Baltistan.

AKES

À ce jour, les avis des parents et des élèves vis-à-vis de cette nouvelle méthode d’enseignement et d’apprentissage sont très majoritairement positifs, la plus grande inquiétude des parents en cette période difficile étant de savoir comment garder les enfants actifs en intérieur, une question largement abordée dans le cadre du Programme d’apprentissage numérique de l’AKES, P.

Ali Nigah, dont les trois enfants et la nièce sont scolarisés à l’École Aga Khan de Booni en CP, cinquième et troisième, explique qu’ils apprennent tous beaucoup de choses. « Les enfants ne se contentent pas de regarder le cours correspondant à leur niveau, mais également ceux des autres. Ils appréhendent donc un grand nombre de nouveaux concepts et sujets. Chez nous, la télévision est allumée durant toute la diffusion. »

Ali Nigah est loin d’être le seul à avoir observé ce comportement ; en effet, la situation est la même dans de nombreux autres foyers, où les interactions et l’entente entre frères et sœurs se sont par ailleurs améliorées. Arshi Ghulamuddin, élève de CM1 à l’École Aga Khan de Garden, à Karachi, est actuellement avec sa famille dans le Gilgit-Baltistan. Elle explique qu’elle ne regarde pas seulement les cours destinés aux élèves de son niveau, mais également ceux de son petit frère, afin qu’elle puisse l’aider avec ses devoirs. Son grand frère fait la même chose avec elle. « Toute la famille assiste aux cours », déclare Arshi. Grâce au Programme d’apprentissage numérique, de nombreux parents ont l’occasion d’observer de plus près comment s’articulent les cours auxquels assistent leurs enfants à l’école, mais également d’apprendre de nouveaux concepts et de nouvelles approches et idées.

Le seul problème auquel certains parents font face, y compris Ali Nigah, est l’irrégularité de l’approvisionnement électrique. Toutefois, ils ont trouvé une solution pour pallier cette situation : « Nous appelons l’opérateur du réseau câblé et demandons que les cours soient retransmis l’après-midi, de cette façon, si les enfants ratent quelque chose le matin, ils peuvent rattraper leur retard », explique Ali. Dans certaines zones, il est impossible d’accéder au câble. Pour contrer ce problème, les écoles ont invité les parents à venir télécharger les ressources nécessaires sur une clé USB pour les diffuser sur l’ordinateur familial.

Le Programme d’apprentissage numérique n’est pas seulement populaire et utile auprès des élèves de l’AKES, P, mais également de milliers d’autres élèves des écoles publiques et privées du Gilgit-Baltistan et de Chitral. Selon Tajul Mulk, qui supervise un groupement d’une vingtaine d’Écoles Aga Khan dans la région de Chitral, les parents dont les enfants ne sont pas scolarisés dans les établissements de l’AKES,P l’appellent pour le remercier de la mise en place du programme, mais se déplacent également dans les écoles du Service pour télécharger les ressources sur clé USB. « Toutes les écoles ne sont pas en mesure de maintenir la continuité pédagogique pour leurs élèves durant cette période, et les parents s’inquiètent de voir leurs enfants prendre du retard. Notre contenu étant diffusé sur le câble, toute personne ayant une télévision peut y accéder. » Voilà qui résume parfaitement un programme dont la devise est « L’apprentissage pour tous ».

Mazia Kanwal, qui enseigne les sciences sociales et l’histoire du Pakistan à l’École Aga Khan de Booni, décrit des situations similaires : « Les parents des jeunes enfants de mon quartier, dont certains ne sont pas scolarisés dans les établissements de l’AKES, P, m’appellent et viennent à ma porte pour me poser des questions et savoir comment encadrer leurs enfants. Par exemple, de nombreuses écoles n’ont toujours pas intégré la phonétique à leur programme. Dans les Écoles Aga Khan, nous nous en servons pour apprendre aux enfants à lire. Cette méthode est inédite pour de nombreux parents, qui sont stupéfaits de voir la vitesse à laquelle leurs enfants progressent en lecture. »

« J’apprends beaucoup moi-même », explique Mazia, « toute cette période nous fait expérimenter de nouvelles méthodes et de nouvelles façons de faire les choses ».

Ce texte est une adaptation d’un article publié sur le site internet des AKES.