By H.E. Amadou Touré, Mopti, Mali · 24 April 2008 · 4 min
Monseigneur Votre Altesse Royale, Très chers amis, Princesse, Princes, L’ensemble du groupe Aga Khan, Honorables invités, Hôtes du Mali, Hôtes de la ville de Mopti, Il y a des jours, on n’a pas de mots à dire. Après le maire, vous-même et l’Imam, j’aurais pu m’épargner d’une quelconque déclaration. Cependant, la tradition malienne et moptitienne m’imposent de vous dire en retour que nous avons été, nous sommes et serons toujours heureux de vous recevoir chez vous à Mopti. Je voudrais, en votre nom, Monseigneur, remercier les membres du gouvernement ici présents, saluer le maire et à travers lui, l’ensemble des populations de la ville de Mopti, le gouverneur de région, le préfet, les honorables députés, mes parents, le chef du village de Mopti, le grand Imam de la ville de Mopti, et l’ensemble des autres Imams, l’ensemble de la communauté musulmane, mais l’ensemble de la communauté des croyants de Mopti, toutes religions confondues. Je voudrais, Karim, vous dire toute notre fierté. Mon rôle, si je veux dire le rôle de chef d’Etat a certainement beaucoup de contraintes, on a beaucoup plus de devoirs, ce n’est pas une partie de plaisir certes. C’est parce qu’il y a des problèmes que vous êtes là, s’il n’y avait pas de problèmes, vous seriez venu cultiver du riz à Mopti, et c’est ces problèmes que nous allons résoudre. Faire de la politique, c’est là, autre chose, c’est de régler les problèmes qui se posent à vous, mais dans cette fonction j’avoue qu’on est souvent confronté a plus de problèmes qu’on vous amène, vous vivez beaucoup plus de jours difficiles que les jours fastes. Mais, le jour d’aujourd’hui est, pour moi, à tous titres, une fierté, et j’en suis profondément heureux. Aussi, Monseigneur, j’ai décidé de quitter la voie du classique discours, pour vous parler, directement, de coeur à coeur. Monseigneur, derrière vous, ici, c’était la maternité de Mopti, c’est là que je suis né, et, mon jumeau qui est là, Monsieur Mahmoud Samousekou qui est né le même jour et peut-être la même heure que moi. C’est vous dire certainement les premiers mots, après ceux de ma maman, c’est certainement l ‘appel du Muezzin, qui a passé dans mes oreilles juvéniles. Donc, vous comprenez toute l’émotion, vous mesurez toute la passion que j’ai en ce moment. Karim, à notre première rencontre déjà, j’ai vu un homme de bien, j’ai rencontré un grand homme, par votre lignée, descendant du Prophète, 49ème Imam vous-même, surtout homme de générosité et de parole. Vous êtes aujourd’hui, Karim, à la tête d’un très grand empire de développement commercial et industriel, mais vous avez tenu à vous consacrer également à ce que nous avons, comme la principale richesse du monde, c’est la culture et le patrimoine culturel. A notre première rencontre déjà, vous m’avez dit, je voudrais qu’on voit ensemble, M. Le Président, comment est-ce que nous pouvons aider à renforcer certains patrimoines culturels à travers notre pays. Vous m’avez dit, je sais que votre pays est un carrefour de civilisations, et vous avez beaucoup de vestiges qui sont un héritage et très souvent inscrits mêmes dans le patrimoine de l’UNESCO. J’ai répondu, Karim, je suis tout à fait d’accord avec vous. Nous avons décidé de procéder à la restauration d’abord de la Mosquée de Mopti. J’ai couru ces rues, enfant. J’ai fait mes premières prières dans cette Mosquée. C’est pour ça, Karim, je ne peux pas être plus fier de ce que nous venons de faire. Rien, personne si ce n’est Dieu, et une bonne volonté comme vous pour me donner l’occasion, le privilège et l’honneur de regarder mes frères et soeurs de Mopti et de leur dire, voilà ce que je vous apporte. Donc, merci pour Tombouctou, merci pour Tombouctou. Parce que, au-delà de la Mosquée de Mopti, qui est terminée, on a entamé la restauration de la Mosquée de Tombouctou, la Mosquée de Djingarey Ber. Ce qui veut dire, depuis des siècles et d’autres siècles, depuis au moins Kango Moussa, empereur du Mali, il y a un autre empereur, un nouvel empereur, qui a décidé, lui aussi, de restaurer la Mosquée Djingarey Ber de Tombouctou. Et les travaux sont en cours. Vous m’avez dit hier, malgré tout, on va faire Djenné. Donc, je voudrais ici, du haut de cette tribune, rassurer la population de Djenné que la Mosquée de Djenné également sera revue et corrigée. Je disais que je manque de mots, c’est vrai, ce n’est pas habituel. Mais, encore une fois, au nom de l’ensemble des croyants du Mali, l’ensemble du peuple malien, de l’ensemble de ses institutions, Monseigneur, je voudrais vous dire merci ! Hier, en vous décernant la plus haute distinction de notre pays, que pourrais-je faire? C’est par cette haute distinction, vous dire que vous êtes dans nos coeurs et que nous ne vous oublierons jamais, vous-même et vos enfants, la Princesse, qui doivent se considérer désormais, qu’ils ont une autre patrie, ailleurs, c’est celle, la patrie là, la patrie du Mali. Que désormais, nous comptons beaucoup sur eux, et je suis sûr que le fait qu’ils soient venus pour cette visite, c’est pour nouer des liens désormais fraternels et amicaux entre eux et le Mali. Donc, merci encore, Monseigneur, merci pour tout ce que vous avez fait pour Mopti ! Donc, Monseigneur, je voudrais remercier mes parents ici, pour les cadeaux qu’ils ont bien voulu vous remettre. Je sais que les boîtes et le reste est facile à emporter dans l’avion, mais pour le cheval, il faut une autre solution. Donc, au nom de l’ensemble de mes parents, au nom de l’ensemble du peuple malien, Karim, que Dieu te garde !