Information on adequate hygiene practices during menstruation is conveyed through a life-size Snakes and Ladders game.

AKDN / Mansi Midha

Un jeu de l’échelle à taille humaine aide les jeunes filles à acquérir de nouvelles connaissances sur les bonnes pratiques hygiéniques à adopter durant leurs menstruations.

Beaucoup de ces ressources sont mises à disposition des responsables du programme comme Falguni Behen dans une boîte à outils créée par la Fondation Aga Khan. Dans le cadre de mon stage, j’ai voyagé avec ma superviseuse afin d’apprendre au personnel travaillant en première ligne à utiliser cette boîte à outils pour sensibiliser les femmes et les filles au sujet de la biologie de la reproduction, de la nutrition et de l’hygiène menstruelle.

Bientôt, ce fut à mon tour de parler. Il était important pour nous de déterminer l’impact du programme sur la vie des filles et comment nous pouvions l’améliorer. En seulement un an, depuis le début du programme, plus d’un millier de filles et de femmes avaient été formées à l’hygiène menstruelle, mais il nous restait encore un long chemin à parcourir. Les filles m’ont regardée avec de grands yeux lorsque nous nous sommes assises par terre en cercle. Elles se sont rapprochées lorsque j’ai demandé dans un hindi approximatif :

« Aap yahaa kyo aaiye? (Pourquoi êtes-vous ici aujourd’hui ?) »

L’une des participantes m’a répondu :

« Nous sommes toutes ici pour en apprendre davantage quant aux expériences des autres avec leurs menstruations. Dans ces groupes, nous apprenons ce que sont les menstruations et découvrons les problèmes que rencontrent les autres. Avant, nous ne savions pas quelles questions poser ou ne pas poser et ce qu’il fallait faire ou ne pas faire. Nous étions beaucoup à ne savoir que très peu de choses avant nos premières règles. Nous sommes plusieurs à avoir pleuré et à nous être senties honteuses à de nombreuses reprises. »

Les enquêtes et les entretiens menés par la Fondation Aga Khan ont montré que 63 % des filles vivant dans les zones géographiques de ses programmes (dont l’AKRSP) n’avaient aucune connaissance quant aux menstruations avant qu’elles n’en fassent elles-mêmes l’expérience. En effet, il s’agit d’un sujet encore tabou dans de nombreuses écoles et foyers. Pire encore, lorsque les filles ne savent pas comment gérer leurs menstruations, elles finissent par abandonner l’école. Sans accès à des produits hygiéniques et à un endroit privé pour se changer, elles ont recours à des pratiques qui ne sont pas sans risque pour leur santé. Comme la plupart des filles utilisent des serviettes en tissu, l’absence d’eau courante, de toilettes fonctionnelles ou même d’endroits où jeter les déchets menstruels les conduit souvent à retourner chez elles lorsqu’elles ont leurs règles. Ces problèmes sont d’autant plus difficiles à gérer pour les filles qui n’ont pas les mêmes capacités ou qui vivent dans des contextes d’urgence. En raison de ce défi qui revient chaque mois, de nombreuses filles décident de ne plus retourner à l’école, même si la situation semble commencer à changer.