Fournir des soins de santé de haute qualité et rehausser l'état de santé des populations d'Afrique de l'Est sont les objectifs généraux du Réseau Aga Khan de développement (AKDN) dans le secteur de la santé. Ces objectifs sont abordés en mettant l'accent, dans les projets en cours, sur le développement des systèmes de santé, en les renforçant par de nouveaux programmes et investissements régionaux.
Dans leur travail en matière de soins de santé en Afrique de l'Est, la Fondation Aga Khan (AKF) et les Services de santé Aga Khan (AKHS) ont été rejoints par la Faculté des sciences de l'Université Aga Khan (AKU), notamment dans les domaines de la prestation de services de santé (par l'intermédiaire du Centre hospitalier universitaire Aga Khan à Nairobi).
Dans toutes ses initiatives, le Réseau Aga Khan de développement (AKDN) base son travail dans le domaine des soins de santé sur le principe du développement d'un système de santé intégré en Afrique de l'Est dont l'objectif est d'aider les pays à construire des systèmes de santé efficaces et durables liés aux services et aux niveaux de soins.
Les AKHS gèrent des établissements au Kenya et en Tanzanie qui fournissent des soins de santé à plus de 700 000 patients par an. Que ce soit en milieu rural ou urbain, les hôpitaux de l'institution fournissent un panel de plus en plus complet de services cliniques de haute qualité, tant préventifs que thérapeutiques. En Tanzanie, les AKHS travaillent en étroite collaboration avec divers acteurs du secteur, dont le Ministère de la santé, afin d'améliorer la santé des groupes vulnérables de la population, notamment les mères et les enfants, et de favoriser le développement des services de santé aux niveaux national et régional.
L'histoire des hôpitaux et des centres de santé des Services de santé Aga Khan (AKHS) en Afrique de l'Est commence avec la mise en place d'établissements dans les villes et les villages à l'époque coloniale avec, notamment, un centre de santé à Dar es Salaam qui s'est transformé en centre de maternité et de soins infirmiers en 1929, avant de devenir un hôpital en 1964.
Ces institutions sont entrées dans une nouvelle période de développement lorsque le Kenya et le Tanganyika (Tanzanie actuelle) sont devenus indépendants dans les années 1960. De nos jours, le Réseau Aga Khan de développement (AKDN) gère environ 100 centres de santé et quatre hôpitaux en Afrique de l'Est, dont les principaux hôpitaux privés et à but non lucratif du Kenya et de Tanzanie. Le Réseau fournit ainsi des soins de santé de haute qualité, des formations internes, des programmes d'enseignement formels aux sciences de la santé, des soins au sein des communautés et des services de santé publique. La clientèle corporative de ses hôpitaux a permis à l'AKDN d'acquérir une expertise dans un domaine important et négligé de la santé publique dans les pays en développement, à savoir la valorisation de la santé des travailleurs.
L'AKUH-N et l'Hôpital Aga Khan à Dar es Salaam (AKH-Dar) sont tous deux des centres hospitaliers universitaires qui offrent des programmes de formation médicale postdoctorale ciblés. Au cours des dernières années, ils se sont agrandis, ce qui leur a permis d'augmenter leur capacité d'accueil. L'expansion simultanée des services ambulatoires et des soins de jour leur permet d'offrir des soins plus rentables.
Les programmes d'expansion sont notamment axés sur l'introduction de nouveaux services de diagnostic, ce qui améliorera le fonctionnement des deux hôpitaux en tant que centres d’orientation. Par exemple, des programmes de développement des spécialités cliniques, dont des investissements faits dans les spécialisations des maladies non transmissibles comme la cardiologie, l'oncologie et la traumatologie, permettent d'élargir la gamme de services secondaires et tertiaires que ces hôpitaux sont en mesure d'offrir à leurs patients.
Les programmes de cardiologie et d'oncologie de haute qualité et à la pointe de la technologie et le laboratoire médical ainsi que les services de radiologie renforcent également les capacités de l'AKH-Dar à fournir des services d’orientation en Tanzanie (offrant aux patients la possibilité de se faire soigner « à domicile » plutôt que dans un autre pays ou une autre région). L'AKUH-N, qui est étroitement lié à l'AKUH à Karachi et à d'autres hôpitaux par l'intermédiaire d'un réseau de santé intégré en Afrique de l'Est, développe ses services afin de renforcer l'ensemble du secteur de la santé dans le pays et dans la région.
En plus d'investir dans les services hospitaliers, le Réseau Aga Khan de développement (AKDN) s'engage également à développer, dans le secteur de la santé en Afrique de l'Est, des approches efficaces en matière de prévention des maladies et de valorisation de la santé. Dans le cadre d'un système de santé, les soins commencent en dehors de l'hôpital ou du centre de santé, avec des soins de santé primaires communautaires.
Ces projets ont permis de former les habitants des communautés de Kisumu et de Kwale aux techniques et à la gestion des soins de santé primaires et ont catalysé des efforts communautaires afin d'accroître l'approvisionnement en eau potable. Dans le cadre d'autres projets en Afrique de l'Est, l'AKF et les AKHS travaillent avec le concours de services publics afin de développer des outils pour la conception de politiques et pour la répartition des ressources dans le secteur de la santé. L'expérience internationale de l'AKDN en matière de gestion des soins de santé primaires et de systèmes d'information, acquise dans le cadre de son programme de perfectionnement de la gestion, est une ressource importante dans ce domaine. Le Réseau soutient également des projets qui permettent l'amélioration de la santé des groupes vulnérables, comme les femmes, en renforçant leur statut socio-économique.
Les hôpitaux mettent à profit les excédents d'exploitation afin de subventionner le coût croissant des soins, en ayant recours au principe de tarification différenciée pour permettre un accès aux personnes n'ayant pas les moyens de se faire soigner.
Un autre moyen d'améliorer l'accès aux soins est de développer des mécanismes d'orientation efficaces. L'agrandissement actuel des hôpitaux de l'AKDN permettra d'améliorer le processus d'orientation grâce à de meilleurs services de diagnostic à tous les niveaux.
Le Département de santé communautaire de Mombasa travaille en partenariat avec des organisations sanitaires et sociales communautaires, des organisations non gouvernementales et le Ministère de la santé afin d'apporter son soutien aux initiatives, des dispensaires jusqu'au niveau national. Le Département s'efforce de démontrer l'efficacité de la prestation de services de soins de santé primaires par l'intermédiaire du renforcement des capacités (formations) et du développement de systèmes d'information pour la gestion sanitaire efficaces et utiles au niveau des ménages (systèmes d'information sanitaire communautaires) et des établissements à tous les niveaux de soins.
Éducation, formation et développement des ressources humaines
Le programme régional de santé inclut également des éléments de ressources humaines et de formation pour le personnel d'autres institutions (publiques comme privées) dans la région, ainsi que les propres établissements de l'AKDN. Le Centre hospitalier universitaire Aga Khan, et de plus en plus l'Hôpital Aga Khan de Dar es Salaam, deviennent des centres régionaux majeurs pour les programmes de formation postdoctorale pour les infirmières et les médecins.
Dans le cadre de son projet « Improving Maternal Newborn and Child Health » (Amélioration de la santé maternelle, néonatale et infantile), l'initiative Joining Hands (JH) s'est efforcée d'améliorer la santé reproductive et maternelle, néonatale et infantile (SMNI) dans quinze districts à travers cinq régions cibles en Tanzanie. Le projet s'est déroulé de janvier 2012 à mars 2015.
Il a également permis de contribuer au partage des connaissances sur la SMNI par l'intermédiaire de forums locaux, nationaux et internationaux et de la documentation des enseignements tirés dans des domaines comme l'application de la télésanté dans la prestation de services de SMNI (le recours aux téléconsultations), les expériences des agents de santé communautaires, le système d'orientation et la mise à profit de partenariats public-privé dans la prestation de services de SMNI. L'initiative JH a travaillé en étroite collaboration avec la section Santé reproductive et santé des enfants du Ministère de la santé aux niveaux central, régional et des conseils des districts par l'intermédiaire de la planification, de la mise en œuvre et de l'évaluation conjointes des performances du projet.
Elle a également participé activement à des groupes de travail techniques nationaux comme le groupe de travail sur la maternité sans risque et la santé mobile ou le groupe pour la parité hommes-femmes, où les enseignements tirés de la mise en œuvre du projet ont été partagés. L'initiative JH a été financée dans le cadre d'un partenariat public-privé, lui-même financé par Affaires mondiales Canada, créée par la Fondation Aga Khan Canada (AKFC) et directement mise en œuvre par le Service de santé Aga Khan, Tanzanie (AKHS,T) en collaboration avec le Ministère tanzanien de la santé et dans le cadre d'un partenariat public-privé.
Les programmes de santé communautaires des Services de santé Aga Khan (AKHS) sont conçus à l'attention des groupes vulnérables de la société, en particulier les femmes enceintes et les jeunes enfants.
Dans leur approche en matière de services de santé, les AKHS considèrent les soins de santé primaires et la prévention comme des étapes permettant d'arriver à une amélioration de l'état de santé, qui doit s'accompagner d'une meilleure disponibilité de soins médicaux de haute qualité. Afin de compléter leur travail en matière de soins de santé primaires, les AKHS fournissent des services thérapeutiques dans des institutions allant de dispensaires à des hôpitaux généraux, en passant par des centres de santé. Pour chaque niveau de soins, les AKHS mettent l'accent sur la prestation de services nécessaires et voulus par la communauté et sur la mise en place de connexions au sein du système. L'objectif est également d'assurer une qualité des soins qui renforce considérablement les normes locales.